« Au fait maman … »
Je stoppe net. Une alarme se met instinctivement à résonner dans ma tête. Vous savez la même alarme que pour les « J’t’ai-pas-dis ». Alarme qui se déclenche aussi pour les, « Je-sais-pas-ce-qu’il-s’est-passé » et pour les fameux, « c’est-pas-ma-faute ».
Mon instinct de survie me pousse aussi à regarder les sorties de secours. Il n’y en a aucunes. Le chef de meute n’est pas là et le téléphone ne sonne même pas. Je suis coincée et n’ai d’autres choix que d’écouter la suite.
Et la suite arrive.
« … les vacances arrivent… »
Mon coeur s’accélère, ma tête tourne. Mes mains sont moites et je suis en état de choc. Les vacances ! Ils sont en vacances ! Demain ! J’avais oublié ce petit détail. Il ne me restera plus qu’à ressortir mon costume de G.O ou de taxi pendant mon temps, que je qualifiais encore de libre, il y a de ça à peine trois minutes.
Mais apparemment, ce n’est pas la principale information de cette phrase, dont j’ai de moins en moins envie, de connaître la suite.
« … on doit chacun apporter un truc à l’école… »
Qu’est-ce qu’il peut bien vouloir apporter à l’école comme truc ? Ses BD de Picsou ? Ses ballons de rugby ? Ses vieux t. shirt ? Pourquoi il m’en parle en plus ?
Mon instinct féminin me dit que je suis sur la mauvaise voie et que cela ne sert à rien de continuer cet état des lieux. Je n’ai plus qu’à rassembler mon courage pour la suite.
« … et j’ai proposé de prendre des gaufres… »
C’est magnifique le volontariat. C’est un acte noble, désintéressé. Un don de soi que j’admire particulièrement dans ce monde d’égoïsme. Surtout, quand celui qui propose va déléguer.
« … il m’en faut 50. »
Point final, fermez les guillemets.
Bref, il est 5 heures, Paris s’éveille et je fais des gaufres.
C’est beau le chant de la gaufre au petit matin.
Qu’est-ce que l’on ne ferait pas pour nos enfants ?
Bonne journée les amis.